La Fureur

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. Waits *
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J'ai le macadam en berne aujourd'hui.

Je t'aurais bien arraché la bouche d'un baiser de sauvage, mais dans ma tête, j'avais la mine des jours faux. Dans ma tête, blindée : tous ces mots de fou que tu m'as dit à l'oreille, et qui m'écoeure, maintenant qu'on a trop tout fait ...

T'es un furieux, un cinglé. Dans ta tête, t'as des chateaux, du merveilleux, de l'angoissant. Et parce que t'as dérapé trop souvent sur tes chimères, tu t'es toujours fracassé la gueule contre une réalité médiocre qui t'apportais que la déception du fade. Toi, dans tes contes de fées, t'es le prince à gueule de loup de mer qui plaque sa princesse-lionne contre un mur, lui dit "Pour la vie" et se casse pendant des mois, en solitaire. De la passion à caricature. Aller toujours plus loin, quittes à dévaster, tout brûler.

Tes pieds, ils sont à 10 cm du sol. Tu planes dans un monde dont tu serais le héros, amoché par la vie, le loubard qu'a tout vu, tout vécu.

Mais tu vois rien, tu vis rien. Parce qu'à "nuance", tu réponds "sans caractère". Parce que bien sur c'est pas digne de toi, cette petite vie si plate .

Tu voudrais toute une vie durant à se mordre au sang.

Mais voilà, tu frôles pas.

Tu n'effleures rien.

Mais putain !

L'attente, la tension, la profondeur d'un seul regard

Et tous ces pas de danse qui font cette importance de lune.


Mais putain ...

L'essentiel dans un geste anodin.
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