Au vent



J'ai rencontré la douceur.
Elle s'est planquée dans un corps immense, mais ses yeux la trahissent un peu.
Y a dedans comme un crépitement
Une lueur de bougie dans le regard. Un quelque chose d'enfantin qui donne envie de sourire avec elle.

Je me suis approchée sans me méfier et ça s'est embrasé, j'avais pas prévu.


Dans ma tête, c'était grand comme le monde. Je me suis lové le corps dans ses bras, sa peau avait l'odeur d'un vent chaud,
un secret de sable.
Et pendant que son cœur toquait doucement à mon oreille, le mien soupirait déjà de cette évidence de plume.
Qui fait les âmes étrangères intimes en un instant d'effleurement.

Depuis cette douce folie se dérobe au raisonnable et valse nue sur des possibles auxquels rêver
Ça transporte à l'infini, loin de ces non-dits délétères
Un vrombissement dans la cage thoracique qui met le cœur au décollage
Et dans le délirium de tous ces murmures à mon oreille
Je n'entends plus que ces quelques mots : laisse-toi bercer.








D'une Estelle *

Comes a time

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J’ai brûlé les petits papiers.
Des confettis de cendre valsaient
De l’autre côté du feu.

Je sais qu’il y aura un bond au cœur
Un goût de bile sur la langue
Peut être même une envie de gerber
Un coup au ventre
A te mettre Chaos …

Mais j’te sourirais, comme ça
Comme rien.
Genre : « Tiens, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu ! Qu’est ce que t’as fait pendant tout ce temps ? »
Mais à l’intérieur, l’envie de t’arracher les yeux, de te broyer le coeur, te réduire à rien.
Et de te faire l’amour, comme avant.

Je perds l'équilibre, depuis toi.
*
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La Fureur

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. Waits *
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J'ai le macadam en berne aujourd'hui.

Je t'aurais bien arraché la bouche d'un baiser de sauvage, mais dans ma tête, j'avais la mine des jours faux. Dans ma tête, blindée : tous ces mots de fou que tu m'as dit à l'oreille, et qui m'écoeure, maintenant qu'on a trop tout fait ...

T'es un furieux, un cinglé. Dans ta tête, t'as des chateaux, du merveilleux, de l'angoissant. Et parce que t'as dérapé trop souvent sur tes chimères, tu t'es toujours fracassé la gueule contre une réalité médiocre qui t'apportais que la déception du fade. Toi, dans tes contes de fées, t'es le prince à gueule de loup de mer qui plaque sa princesse-lionne contre un mur, lui dit "Pour la vie" et se casse pendant des mois, en solitaire. De la passion à caricature. Aller toujours plus loin, quittes à dévaster, tout brûler.

Tes pieds, ils sont à 10 cm du sol. Tu planes dans un monde dont tu serais le héros, amoché par la vie, le loubard qu'a tout vu, tout vécu.

Mais tu vois rien, tu vis rien. Parce qu'à "nuance", tu réponds "sans caractère". Parce que bien sur c'est pas digne de toi, cette petite vie si plate .

Tu voudrais toute une vie durant à se mordre au sang.

Mais voilà, tu frôles pas.

Tu n'effleures rien.

Mais putain !

L'attente, la tension, la profondeur d'un seul regard

Et tous ces pas de danse qui font cette importance de lune.


Mais putain ...

L'essentiel dans un geste anodin.
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La cigarette après l'amour

Et le coeur qui se remet à vibrer, doucement. Comme de pas exprès.
Danser sur une autre odeur et imprimer ses marques sur une autre peau.
Mais être, sous d'autres gestes, la même.
Je m'y suis étourdie, et j'y ai senti autre chose. Comme de l'intense mais sans enjeux, sans faux semblants. Des mots, dits au creux de l'oreille, comme des messes basses de sales gosses en plein complot. Rire comme des baleines et devenir infiniment proches, en quelques tours de main, le temps d'apprendre à claquer des doigts. Changer de focalisation, et se laisser surprendre dans des regards qui sont tout sauf anodins.

Mercurochrome

Et puis y a le mec, avec des yeux noirs.
« Eh Mademoiselle, ça va pas ? »
C’était pas un « Mademoiselle » comme on en entends souvent
Parce que le moment faisait qu’il était là et qu’il m’a fait sourire alors que j’avais qu’une envie, c’était de hurler.
Parce que dire « Rien, on vient de me quitter. » dans un murmure, en le disant, on s’aperçoit que oui, au final, c’est pas si grave. Rouge, les yeux explosés, à fumer clope sur clope, tu te forces à sourire. Et ça en devient un vrai.
Et se dire que là, déjà, y a l’essentiel et que c’est déjà pas si mal.


Je t’aurais peut être ouvert le cœur un peu plus, et puis ça s’est refermé sur mes doigts, pas le temps d’esquiver, poing en pleine face. Du cœur au beurre noir, au sourire de soleil. Tant pis, ça continue, j’ai juste les doigts avec des pansements, ça se referme doucement.
Sur la rage, l’envie.
Y a tout qui me tend les bras, là.

Hoppipolla

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Gaëlle *
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Plongée dans cette laiteuse irréalité d’un petit matin brumeux, voilà bien dix minutes que je contemple le bout de mes doigts de pieds dépassant de ce vieux velours usé. La cendre tombe au ralenti juste à côté de moi. En m’étendant sur le carrelage froid de la terrasse, je me rends compte que ça fait quelques temps que je traîne comme ça. Emmitouflée dans le même pull chaud et trop grand, les pieds nus et gelés. Lovée dans les mêmes chansons de Thiéfaine, ankylosée par de l’absence et du ressassement. Le bourdon, qu’ça s’appelle. Non, non, c’est pas faute de vivre mon bon Monsieur. Pas faute de sourire non plus, et sincèrement, du fond du cœur. Mais voilà, des fois ça plonge sans sommations et ça dévaste. Ca ne laisse que du gris, du maussade. Les vieilles araignées tissent leurs toiles et vous engluent de fatigue et d’angoisses. Prise aux tripes (Paraîtrait que c’est les couilles de l’âme, dixit E. …), y a pas grand-chose à faire. Laisser le temps et la vie engloutir ces jours muets, passer chez le coiffeur se refaire une nouvelle bouille, aller à la mer histoire de se retrouver tout petit. Hurler.
Et puis écouter les vagues, à nouveau.





Et dans la musique du silence, une fille qui tangue et vient mourir.

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Salgado.*
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Je suis fatiguée
Non : éreintée.
Lourde
J’ai un million de tonnes de plomb au cœur
Et la barre monte, monte, monte
Hisse tout ça jusqu’au bord
Fait pencher le taux lacrymal
Au bord
Au bord de l’extérieur.

Vous me direz
« C’est dimanche »
Vous me direz.

Mais, putain
J’ai la rage palpitante, là
De vous voir partir
Ou de vous virez de mon chez moi, toujours
De mon intérieur, qu’en a gros au dedans de lui
Mais pas assez de mètre à mettre au carré
De mon p’tit chez moi qui sait même plus où se mettre
Où se faire une place.

Partez de vous même où je vous vire
Puisque mes virages ne seront jamais négociables
Puisque le chemin ne sera jamais balisé derrière mes pas.

Partez avant que ça fasse mal
Je suis un terrain miné par du désir, du besoin
Du trop plein.


J’en ai marre de l’envie qui ne dure pas.
Marre de rester conne, le sourire sur la face
Seulement deux pauvres petites secondes
Avant d’être rattrapée par le col, ramenée en arrière
Le recul fait mal, tire cruellement de la rêverie
Des fantasmes étouffés sous les draps la nuit
Quand la pluie tombe, dehors.







Toi, ton charme n’est pas dans la façon dont tes mains manipulent délicatement le bord d’un verre, ni dans un regard plein de mystère et de secrets. Tu n’as jamais fait attention à pencher ta tête nonchalamment au moment d’allumer ta clope. Tes gestes sont le prolongement de tes intentions. Pas de nuances, ni de sous entendus. Pas d’ironie, ni de mensonges. Brut, et sans concessions.

Tu serais l’homme de ma vie, M.
Tu serais l’homme de ma vie si je n’étais pas de jeux et de faim infinie



‘Au feu du sel et du ciel’
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Dans l'gaz

Bordel, du vent, rien que du vent

J'en suis presque à chialer de voir des relations devenir aussi grotesques

Ne tenir plus que sur de la destruction
Vieilles rancoeurs & insultes voilées, dégoulinantes de sirop pour faire avaler le poison.
Et te cracher à la gueule tout ce qu'il y a pas, tout ce qui manque et qui ronge
Tout ce qu'il faudrait

Ta fausse indifférence de merde, juste que t'as pas assez les couilles d'assumer ton mal être
Petit garçon.

Et on se blindera pour ne pas avoir à assumer tout ce qui s'arabesque dans nos chairs, ce qui nous frissonne jusqu’au fond et qui nous fout un bordel monstre au cœur.
Un jour, ça fera une putain d'étincelle.
On se dira des choses, illusoires, et on se serra bien fort, inutilement, pour se dire tout.
Quelques secondes, semble-t-il.
Et puis, plus rien. Ou presque. Juste la descente. Une mauvaise drogue qui arrête de faire son effet.
C'est drôle, vu d'ici.
Ca tourbillonne, ça danse. Des petits vieux au bal du samedi, juste après le loto.



Il n'y a jamais de retour en arrière
Que du remâché
Du fade.



Fourres-toi ça dans le crâne.

Parait qu'à 23h30, il doit m'arriver un truc ce soir.













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Kertesz, again *


Toi, tu as la beauté des jours d’émoi.
Aux langueurs assassines, aux gestes lents et pudiques
Si je m’écoutais, je t’embrasserais au coin de ce sourire nonchalant
Tout prés de ces lèvres qui font du bonheur, comme de pas exprès.
Mes essais s’usent sur ton obstination, alors attendre.
Des heures et des leurres pour ton rien qui afflige, qui met à bas mes plans sur comètes enfantines. Naïves.
Trois nuages sur un bout de ciel qui ne ressemble à rien d’autre qu’un bout de ciel avec trois nuages dedans.
Rien d’autre.
Ah si, un réverbère étreint par le vagabondage de mes tragédies de clown
Front blanc, chaussures en gondoles et barcarolle ridicule des porteurs de vers, rayés, tachés de rouge.
Des porteurs de flots.

Incroyable comme tout ce que je dis, au final
Ne ressemble à rien.
Mais j’vous jure que dans ma tête, au fil de la bille barbare
Ca s’tient.
..
...
....

Ab imo pectore






Quatre heures et demi du matin













Brassai *







Les pensées embrumées flottent au vent prudent de la fatigue
Sourires aux lèvres froissées par les embruns nocturnes, sûrement.
La douceur des moments s’accorde à dire de nous
« Murmures de vies ».
Je vivrais pour toi chaque seconde comme un espoir de tout changer.
Ma vie sera fureur, envie et orgasme.
Et puis
Des trémolos, aussi.
Je mourrais comme une voix éraillée

De celles qui ont trop écrasé de mégots, qui se sont trop brûlés la gorge aux goulots.
J’aurais trop tout fait et je m’endormirais, morte de rire.














Mais ca, c'est parce qu'on est tellement pas sérieux, à mon âge.

















Vents tremblants






Aux balbutiements de mes révoltes, je n’avais que le cœur en main gauche, la droite celée dans l’orgueil de la fierté de l’âge prompt à s’égosiller sur du vent.
La parole est secondaire, seuls comptent les actes.
Alors j’écris
Pour murmurer.
André Kertesz *

Novembre


Je suis Marilou.
Aux danses nocturnes, je valse en tango. Je suis indécise et floue. Et je ne crois pas que des mots puissent décrire un être.
Le regard s’étend sur la peau, le semblant vivre et les pupilles trompeuses s’arrêtent, buttent sur les écarts. La pluie m’indiffère, votre beau temps également. Mon cœur ne s’est jamais chamboulé. Quelques prises de vitesse, du bout des lèvres. Demi-mot des sentiments immédiats. Mais pas d’absolus, non. Non, bien sur. J’ai le temps. Tant que ma hâte éclot, jolie fleur impatiente. Le calice trépigne, se tord et s’apprête. Un écho résonne, dans l’écrin des pétales. Dans le cocon de la fleur de l’âge, on entend « quand, quand, QUAND ? » Je piaffe d’inutilité et, léthargique, je suis une petite conne qui attend son heure.
L’heure passée, vient alors le regret.
Toujours.
On verra et je suis grande. Grande comme la conscience, tout au fond, du vide intérieur. Grande comme l’hypocrisie qui ne lâche jamais. Grande comme des responsabilités pas assumées. Mes sautes d’humeurs, ce sont les déconnections nerveuses de mes ratures brumeuses. Pensées hasardeuses et dénuées de sens. Dans le chaos de l’âme dissonante, petite de rancœur et de jalousie. Petite de petites envies. Petite de l’amer d’une vie due aux décisions et surtout, surtout de leurs absences. Déraison et absurde du gris, du terne. Mes explosions ne sont que nuances de gris. Mes clichés noir et blanc n’existent pas. Mon contraste est nuancé. Toucher au but m’est inconnu : je suis l’inachèvement.
Je ne suis pas la flamme ni l’étincelle. Je brûle en braises, entre la mort et la vie : le sommeil. Le sommeil qui ne s’éveillera pas. Le dormeur aux chimères, milles fois empoignant ses draps. Milles fois retourné dans sa petite mort de misère.
A cet instant, je ne suis pas l’optimiste.
A cet instant, je révèle. Bientôt, je retournerai dans mon anonymat de jeune fille. Je ne serai plus. Où a demi. Ni droite, ni honnête.
Se mentir, aveuglé par le quotidien qui se défile. Emportée au grés des jours numérotés du calendrier. Etre banalement banal.
S’en apercevoir.
Et vouloir en sortir, enfin.
Seulement, rien. Seulement, juste une poussière dans une masse d’inconnus. Inconnue à soi et aux autres. Voici le mensonge universel, voici l’engrenage. Naturel. Mes chimères sont aussi indifférentes à mes égards qu’aux vôtres. Ma réalité se trouble, et je ne sais plus si elle a déjà été, voilée comme elle est, dissimulée de la vue et de nos regards. Que je juge, comme vous me jugez.
Que je juge. Sans autre recul que mes trois petits pas moraux. Ma petite morale de française moyenne. Engoncée dans l’esquisse de l’apagogie territoriale.
Entre le désir de révolution et l’incapacité aux réelles convictions.
Je me leurre, et j’aime ça. Parce que c’est l’empreinte d’une vie. Regardez, je crie et m’insurge : je suis. Je prends soudain conscience de mes devoirs aux pavés, de mon indignation profonde.
Nous le savons tous. Nous ne sommes qu’acteurs. Aux didascalies teintées des influences des autres.
Nous ne sommes que spectateurs. De nos vies rêvées. De nos existences biaisées.
Vivre en face à face de soi, dans les ténèbres incroyables de la vérité. Mon bonheur illusoire, mes rêves inexistants sont les passeports de mes leurres.
Laissez moi vivre, donc.

San Fransisco, 2pm

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Le saule pleureur, vu d'ailleurs *


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Je suis à l’heure, comme toujours. Mon regard posé sur la transparence de la porte me balance à la gueule toutes ces années vaines. Ces peu d’existences, remous inutiles que je claque au vent pour justifier cette vie terne, tordue de douleur. Agonie du crocodile.
Ce n’est pas la rumeur des nuits qui m’accueille mais la mélodie tranquille d’un Neil Young de circonstance, au réveil de cet après midi pluvieux.
Le coude au zinc, une vieille femme me darde de ses prunelles injectées de sang. Un frisson me tressaille.
Toi, tu es au fond du bar à m’observer m’avancer de ce pas si faussement nonchalant, presque étudié.
Café cuillère et noir baiser.
L’imper détrempé s’envoie valser sur la chaise à côté. Je pose enfin ma carcasse sur la banquette défoncée et je te demande si tu vas. Question classique. Tu me réponds d’un sourire, et je sais qu’aujourd’hui, comme à nos habituelles entrevues d’amants éhontés, tu me diras tes caresses anonymes et ta salive dégoulinante sur ces épidermes inconnues. Je n’aurai qu’à taire mes cris en attendant mon tour sur ta scène. Je m’étouffe de ton indifférence et de ta glace d’âme. Toujours si froide, t’avançant dans une vie aseptisée de toutes curiosités s’approchant d’effusions et de sentiments. Jamais dense, mais avec panache, t’animant d’orgasmes même pas exceptionnels, en soubresauts de corps transi. Lui qui gueule sa faim de fièvre et de rage, ses envies d’absolu, mais que tu n’entends pas. Sourde aux atteintes, aux étreintes de passion. Mais toi, tu es toujours là avec ton cynisme et tu ne t’arrêteras pas. Je suis l’homme détaché, la virilité clichée. Et même si je crève d’amour, pour toi ou une autre, je ne te l’avouerais jamais. De tes sourcils méprisants, accent circonflexe, tu me ferais proie au ridicule. Perte de face pour celle que je masque à ton semblant semblable depuis toujours. Tu m’as fait tenir à ces remparts, ces faux enlisants depuis tant d’années. Lacheté de l’homme qui n’a plus ni force ni courage pour s’opposer à ses choix. Je ne suis plus le jeune premier.
Depuis combien de temps jouons-nous, Marie ?
J’aimerais un jour que tu me dises tes peurs. Je voudrais te savoir en dehors de toi. Un rendez vous avec ton côté face et plus seulement pour le cul. Nous nous savons tant que parfois j’en vomirai. Tout ton corps m’écoeure. Tes gémissements, je les connais par cœur. Sur le bout de tes doigts, précis et tranchants comme tes remarques et observations que tu ne peux t’empêcher de faire sur tes conquêtes médiocres. Décortiquer, démembrer en autopsie d’un coït de plus.
Et tes jambes … Tes cuisses qui ne n’offrent même plus de résistance et qui s’écartent sans plus d’hésitations qu’une putain aux années explosées. Il y a tant de choses que j’aimerais te cracher à la gueule. Ma rancœur, ma bile qui me ronge les os, c’est de l’acide citrique qui me circule dans les veines depuis que nous sommes. Aux prémisses, c’était trip brûlant, voyage aux ailleurs lubriques. Puis crescendo. Pas la douce montée des sensations, non. Mais les tripes qui se délabrent peu à peu. Et toi qui palabres, dissertes tes sauteries de femme libre et émancipée. Tu souris aux détails salaces, aux limites du glauque. Auxquels je réponds en coin, blasé. Je sens venir la fin de tes récits et m’échauffe l’esprit. Je n’ai plus le trac, je connais mon public, sais ce qu’il désire et comment lui apporter. Mécanique trop bien huilée. Je vais faire semblant comme toujours de n’avoir rien à te livrer, et toi tu creuseras de ta curiosité malsaine avec ton air de gamine qui en sait beaucoup trop. Je finirais par raconter. Ou inventer. Te laisser avoir l’impression de supériorité sur ces ingénues qui se blessent à mes règles du jeu. Oh oui, toi, tu les connais trop bien.
Après le café, tu déploieras ton parapluie et je remonterais mon col.
On baisera dans une chambre d’hôtel et on se dira à la prochaine d’un clin d’œil.

Comme si c'était normal
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Vivre

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Toute cette pluie qui déferle, c’est peut être le Ciel qui te pleure un peu. Le vent qui claque et toutes ces pensées me bousculent. Les jours de grisaille planaient depuis quelque temps déjà, en mauvaise augure du temps qui assombrissait ce début de vacances. Voila que j’aligne les mots, faute de larmes à déverser dans un mouchoir. Les mots que toi-même tu ne savais plus, depuis quelques années. Je ne te pleure pas parce que ce n’est pas toi qui t’éteins aujourd’hui.

Toi, c’est quand j’ai cinq ans. L’odeur des pommes dans la cuisine. Des livres dans la bibliothèque. Du bois de l’escalier. Nos courses dans les étages. Les cache-cache interminables. Anne nous lisait les malheurs de Sophie et ensuite, nous descendions au jardin. Le garage était un labyrinthe. Petits vélos rouillés et chevaux de bois bancals. Les cerceaux rouges et bleus dans le bac à sable. Nous passions par l’ouverture étroite des portes en bois vertes et sur nos bolides, nous étions indiens, cow-boys ou princesses. A 5h, le goûter et l’odeur du thé. Les puzzles étalés sur la table. Mais un jour il a fallu ne plus crier parce que Grand-mère dormait. Peu à peu tu es devenue une enfant alitée. Tu étais absence, corps endormi et esprit indolent. Et bientôt plus aucunes paroles, plus aucuns échanges. C’est là que tu as disparu. Ces dernières années n’étaient que léthargie. Tu n’aurais jamais du survivre comme ça. Là, c’est trop tard, et ton corps s’est effondré de fatigue. Dans l’infini de la mort, comme on appelle ça. Et c’est mieux, oui.

Un jour, j’aimerai bien écrire ton histoire. J’aimerai écrire votre vie, à toi et à lui. Un jour, je le ferai. Mais je te laisse le temps de partir, je me laisse le temps de grandir. Part vite, traîne pas ici. Et s’il y a un après, si tu le rejoint, dis lui combien il me manque. Dis lui tout ce que je n’ai jamais pu lui dire. Dormez bien. Je vous aime.
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Un vase etc


Alexandre *





Une rose pour le geste
Plongée dans l'eau des mots celés
Une tige coupée pour le charme
Préservée de la rosée
Une pourpre aux joues pour le sang
Eclot au coeur des pétales
Une corolle de douceur pour la pudeur
Feinte des secrets qui se dévoilent
Un calice d’essence pour les fureurs
Brûlées de nos étreintes
Et des épines d’ardeur pour l’art mûre
Empreint du souvenir des plaintes

Avouer



Transe des moments
C’est dense en ce moment
Les maux mentent
Lorsqu’ils sont fureur
Ce sont tes cris d’angoisse
Que j’aperçois à tes yeux
C’est ta peine qui ronge
Que j’entends dans tes clameurs
Si tu savais comme je te sais
Comme je te sens
De craintes et de tourments
Tes reproches n’y feront rien
Je crois.
Alors
Dis moi
Raconte moi
Et même si ça crie
Et même si ça chiale Papa *

Je veux les paroles écorchées
Et les sentiments d’écoeuré
Tes rancoeurs d’âmes
Je veux carte sur table
A cœur ouvert
Sans retenue des formes
Gueule
Autant que tu voudras, que tu pourras
Attablés, les autres
Et on s’en foutra
Parce qu’on sera aux instants réels
Gueule
Crache moi à la face
Et prends moi dans tes bras
A sangloter
Comme ça
Comme deux égarés
Un peu trop ballotté par la vie
Un peu trop ébranlée par ce que tu me dit
On se retrouvera comme deux cons
Parce que nos aigreurs
Et nos amertumes
Se cachent sous l’inepte fierté
Et l’orgueil aveugle
Parce qu’à trop s’amouracher
De nos certitudes stupides
Nous sommes devenus étrangers
En terre minée des rancunes

On sera là
Comme deux cons sur le trottoir trempé
Comme un père et sa fille

On balance comme ça

En acoustique des voix laconiques
Des riffs qui scandent et gémissent
Et tout au long de mon éclisse
Vos doigts qui chahutent et paniquent

Mes sens

Ebahis



Matin brumeux de juin …
Ironie de la nature en ce jour d’épreuves
Je joue ma vie aujourd’hui
Un tournant qui ne se manque pas
Un virage à négocier avec rigueur
(…)
Bon, en faites c’est juste une épreuve de coeff. 2 pour le bac, mais n’empêche, nous y sommes chers amis !
Moi, avant, je me disais « le bac c’est loin » … Jusqu’à il y a un mois en faîtes.

Chocolat chaud et Mano Solo, puisqu’il ne faut pas stresser.
Je repense à tout ce qui s’est passé.

Assez traîner ici, je file.
En vous souhaitant bonne chance à tous.

L'action "Aux arts citoyens" *

Vendredi 13 avril


Aujourd’hui, j’aperçois les visages.
De ceux qui comptent infiniment.
Evidement.
Mais aussi de ceux qui longent les chemins sans réellement être la.
Nos sentiers se parallèlent, et rarement se croisent.
Toutes relations interposées la.
Tout ce petit monde est l’univers dans lequel je suis inévitablement une partie.

Seulement qu’apparents.

Aux discussions bénignes, et à la surface des choses, le bonheur est évaporé.
Limitons nous à l’essentiel.

Prémisses

Voila.
Après de trop nombreux aléas à travers les champs infinis de la toile immense tissée probablement par un énorme araignée (que je n’aimerais jamais rencontrer d’ailleurs), je me pose ici. En espérant que je ne soit plus atteinte de crises aigues de bougeotte. Auquel cas empressez vous de lire, peut être ces lignes ne seront plus demain. Vous remarquerez l’habile stratagème dont j’use pour vous forcer à me parcourir …
Bien à vous, puisque si je vous ai donné la clé de mes lignes, c’est que je vous confie une page noire de mon être. De la confiance, donc.