Vivre

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Toute cette pluie qui déferle, c’est peut être le Ciel qui te pleure un peu. Le vent qui claque et toutes ces pensées me bousculent. Les jours de grisaille planaient depuis quelque temps déjà, en mauvaise augure du temps qui assombrissait ce début de vacances. Voila que j’aligne les mots, faute de larmes à déverser dans un mouchoir. Les mots que toi-même tu ne savais plus, depuis quelques années. Je ne te pleure pas parce que ce n’est pas toi qui t’éteins aujourd’hui.

Toi, c’est quand j’ai cinq ans. L’odeur des pommes dans la cuisine. Des livres dans la bibliothèque. Du bois de l’escalier. Nos courses dans les étages. Les cache-cache interminables. Anne nous lisait les malheurs de Sophie et ensuite, nous descendions au jardin. Le garage était un labyrinthe. Petits vélos rouillés et chevaux de bois bancals. Les cerceaux rouges et bleus dans le bac à sable. Nous passions par l’ouverture étroite des portes en bois vertes et sur nos bolides, nous étions indiens, cow-boys ou princesses. A 5h, le goûter et l’odeur du thé. Les puzzles étalés sur la table. Mais un jour il a fallu ne plus crier parce que Grand-mère dormait. Peu à peu tu es devenue une enfant alitée. Tu étais absence, corps endormi et esprit indolent. Et bientôt plus aucunes paroles, plus aucuns échanges. C’est là que tu as disparu. Ces dernières années n’étaient que léthargie. Tu n’aurais jamais du survivre comme ça. Là, c’est trop tard, et ton corps s’est effondré de fatigue. Dans l’infini de la mort, comme on appelle ça. Et c’est mieux, oui.

Un jour, j’aimerai bien écrire ton histoire. J’aimerai écrire votre vie, à toi et à lui. Un jour, je le ferai. Mais je te laisse le temps de partir, je me laisse le temps de grandir. Part vite, traîne pas ici. Et s’il y a un après, si tu le rejoint, dis lui combien il me manque. Dis lui tout ce que je n’ai jamais pu lui dire. Dormez bien. Je vous aime.
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3 commentaires:

  1. Anonyme10:49

    Marilou, où l'art de succiter des larmes...

    Alors qu'au final, je ne suis pas concernée. Pas tant que ça du moins, ça te touche donc forcèment ça me touche aussi.

    Mais je ne pensais pas pleurer...


    J'ai dis plus haut l'art de succiter des larmes, mais au fond, ce n'est pas un art, c'est un don.

    ( L )

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  2. Anonyme04:51

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  3. Anonyme22:10

    Je suis arrivé ici par hasard mais je te dirais bien merci, ça fait du bien de lire ça, de lire ce genre de situation, quand ça t'arrive tu te dis qu'il y a des gens dont tu t'imagines même pas l'existence qui comprennent, quelque part, qui ont ressenti ce genre d'émotion aussi.
    Donc merci.

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